Comment décrire une condition subjective

Lorsqu'un demandeur souffre d'une condition invalidante comme des douleurs chroniques, une fatigue chronique ou une dépression, il est difficile de décrire les symptômes ressentis, car ils sont souvent subjectifs.

J’ai récemment traité le dossier d’une personne souffrant du syndrome de fatigue chronique. Ce client, appelons-le John, avait dans la fin quarantaine et était incapable de travailler en raison de sa condition depuis environ quatre ans. En compagnie de médecins et de spécialistes, il est passé par un processus d’élimination pour voir si sa fatigue chronique pouvait être causée par une autre maladie, mais tous les tests se sont révélés négatifs.

On l’a également référé à un psychiatre spécialiste du syndrome de fatigue chronique et de fibromyalgie. Je vous parle de ce dossier en particulier en raison du rapport médical suivant.

Dire qu’une personne est fatiguée ne constitue pas une description adéquate de la condition. Le médecin a donc cité cinq variantes de la fatigue, s’inspirant d’un article scientifique publié récemment par Jason et coll. J’ai effectué une recherche sur Google et j’ai trouvé cet article.

LES CINQ VARIANTES DE LA FATIGUE

Au moment de présenter un cas de fatigue chronique devant un tribunal de la sécurité sociale, il pourrait être judicieux d’aborder chacune des cinq variantes de fatigue suivantes. Voici certains des exemples que nous avons utilisés dans le dossier de John :

Fatigue post-effort

Plus John dépense de l'énergie, plus la récupération est longue. Il doit par conséquent ralentir le rythme de ses activités, puisqu’il lui faut se reposer chaque fois. J’entends souvent les clients affirmer, lorsqu’ils font une activité, qu’ils en « paieront le prix » plus tard. Je suis d’avis qu’il est préférable de donner des exemples de ce que signifie « payer le prix ». Parler d’une fatigue ou d’une douleur accrue serait une meilleure façon de décrire la situation.

Fatigue de type brouillard mental

John décrit ce type de fatigue comme une sensation d’être dans un état de demi-sommeil. Il est incapable de retenir des informations ou de réagir à un stimulus extérieur. Il mentionne à quel point il lui est difficile de suivre l’histoire d’un livre ou d'organiser ses pensées. Quand il éprouve ce type de fatigue, il est incapable de se concentrer sur quoi que ce soit.

Fatigue grippale

John indique que ce type de fatigue le fait se sentir comme s’il était malade.

Épuisement soudain

Selon John, ce type de fatigue survient soudainement. Il peut se sentir tout à fait normal, puis quelque chose se produit et son niveau d’énergie s’épuise en un instant. Lorsque cela se produit, il doit se reposer immédiatement.

Fatigue hyperactive

John affirme avoir de la difficulté à comprendre ce type de fatigue. Il nous dit que lorsqu’il se sent très fatigué, il développe une sensation de fébrilité, pratiquement de surexcitation. Il s’agit de l’aspect de sa fatigue avec lequel il a le plus de difficulté à composer.

Pour décrire sa condition, John a également indiqué qu’il ressent de l’irritabilité et qu’il a de la difficulté à supporter le bruit, surtout le matin. Il a aussi noté que sa condition nuit à sa capacité à gérer son argent et à calculer, et qu’il est incapable de se trouver avec plus de deux personnes à la fois, car cela lui cause un trop grand stress.

EN CONCLUSION

L’appel de John a été fructueux. Le membre du tribunal a notamment tenu compte des facteurs suivants : John était crédible et présentait des antécédents professionnels rigoureux et un grand respect envers la population active. De plus, les preuves soumises par John au Tribunal de la sécurité sociale leur donnaient un portrait clair de la gravité de son état et le comité a été impressionné par la diligence dont il a fait preuve afin de trouver un diagnostic et des traitements appropriés (effort visant à régler la situation), et par le fait qu’il avait suivi les recommandations de traitement émises par les différents médecins qu’il a consultés. Le tribunal a aussi reconnu qu’il ne serait pas raisonnable que John tente d’occuper un emploi alternatif (arrêt Inclima : éléments de preuve à l’appui d’une capacité de travail) et que ses symptômes étaient imprévisibles, ce qui rendrait sa présence régulière sur un nouveau lieu de travail difficile, voire même impossible. Le tribunal a également affirmé qu’il n’y avait aucune preuve d’enrobage fonctionnel (p. ex. : simulation, appât du gain).

J'espère que ces informations aideront les clients qui présentent des symptômes subjectifs à comprendre l'importance de tenter de quantifier ces symptômes pour aider les évaluateurs à avoir un portrait clair de la gravité de votre condition.

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions! Nous sommes là pour vous aider.

 

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